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L'actu d'Arvalis Sortie d'hiver : évaluer les besoins en soufre des céréales à paille

Pour une carence en soufre, les zones atteintes sont réparties en foyers et parfois par bandes, correspondant au recoupement de passages pour l'épandage d'azote car les zones surfertilisées en azote extériorisent en premier la carence.

Comme l’azote, le soufre est sensible à la lixiviation dans les sols. Après les forts cumuls de pluies du début de cette campagne, il est nécessaire d’estimer dès maintenant les risques de carence pour ses parcelles. Et décider d’un apport d’engrais ou non.

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Article mis à jour, publié initialement le 6 mars 2023

Le soufre : un élément important ?

Le soufre est un des éléments nutritifs essentiels à la croissance des céréales à paille. Les céréales absorbent entre 50 à 70 kg SO3/ha. La cinétique d’absorption du soufre au cours du cycle de développement du blé est analogue à celle de l’azote, l’essentiel de l’absorption ayant lieu pendant la montaison. La perte de rendement due à une carence en soufre peut être de - 2 à - 10 q/ha dans le cas d’une déficience modérée mais peut aller jusqu’à - 20/- 30 q/ha dans les cas les plus graves, via la baisse du nombre d’épis et parfois leur fertilité.

À partir du stade épi 1 cm, les céréales à paille peuvent exprimer des carences en soufre : foyers ou bandes « jaunes ». Contrairement à une carence en azote, ce sont les jeunes feuilles qui jaunissent.

Afin d’anticiper le risque de carence le plus précoce, la meilleure période d’apport se situe entre fin tallage et tout début montaison. Après ce stade et en cas de carence sévère, le rattrapage ne sera pas complet (70 % des besoins en soufre sont déjà absorbés au stade 2 nœud).

En cas d’impasse du premier apport azoté (sous forme azote soufré), il sera toujours possible d’apporter du soufre jusqu’à début montaison sans prise de risque.

Un risque très lié au type de sol et aux pluies hivernales

La quantité de soufre minéral (essentiellement sous forme sulfate, S042-) présent dans le sol est fonction du bilan entre la lixiviation (baisse) et la minéralisation du stock de soufre présent sous forme organique dans le sol (hausse).

Dans le contexte de cette année, la lixiviation devrait être importante mais pourrait être en partie compensée par une minéralisation favorisée par des cumuls de températures au-dessus de la moyenne depuis octobre 2023. Le risque est donc accru dans les sols sensibles au lessivage et à faible minéralisation (argilo-calcaires superficiels, sols sableux et sols limoneux pauvres en matières organiques).

Les retombées atmosphériques de soufre étant plus faibles depuis les années 2010 (60 kg/ha en 1980 pour 3,3 kg/ha en 2014), le risque devient plus élevé et systématise le questionnement.

Depuis 2021, la grille de préconisations Arvalis fait le point des situations à risque en fonction des types de sol, des niveaux de pluviométrie atteints, des potentiels de rendement, et des apports réguliers de produits organiques (fumiers, composts...).

Des formes soufrées d’efficacité équivalente

Les engrais soufrés disponibles sur le marché contiennent le plus souvent du soufre sous forme sulfate, associé à un ou plusieurs autres éléments tels que l'azote, le phosphore, le potassium ou le magnésium. On trouve également du soufre élémentaire micronisé et la forme thiosulfate.

La forme d'engrais n'influence pas l'efficacité de l'apport. Elle doit être choisie en fonction du coût et de l'équilibre avec les autres éléments apportés lorsqu'on choisit un engrais composté.

Auteurs : Edouard Baranger, Morgane Vidal, Chloé Malaval Juery (Arvalis)

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